La nuit déjà bien entamée, Eric avait envie de fuir son bar pour la soirée, histoire de se changer l’idée car depuis quelque temps, l’ambiance s’était légèrement dégradée. Pourquoi ? Je ne saurais dire, car mon vampire de « petit ami » protecteur parlait très peu de son travail et de ses ennuis.

J’avais donc décidé d’aller avec lui en discothèque afin de danser et de penser à autre chose. Ce que nous fumes toute la nuit, collés l’un contre l’autre, dansant corps contre corps, ma robe remontant à chaque fois qu’il pressait ses mains sur ma cuisse. Les minutes défilèrent sans que je ne m’en rende compte. Mon esprit vide et complètement mort se contentait de suivre les pas, de regarder cet homme qui me servait de lien avec la vie ou plutôt l’éternité. Pour la première fois de mon existence, je regrettais d’être devenue un vampire. J’aurais voulu même en finir si je n’avais pas eu ma famille et Eric. C’est pourquoi je m’accrochais tant que je peux, à satisfaire ses envies, les miennes… encore fallait-il que j’en ai.

Peu de temps avant l’aube, je le laissais aller nous chercher deux coupes de champagne, et j’en profitais pour faire le tour de la salle du regard, histoire de repérer quelques visages familiers. Mais je ne reconnue personne, même après qu’Eric m’est présenté à des amis à lui. De toute façon, je n’avais aucune envie de me faire de nouvelles connaissances. Je préférais être seule. Pas d’ennuis, pas de comptes à rendre à quelqu’un, etc sauf pour Eric, mais notre relation est tellement étrange, que je préfère m’arrêter là.

La discothèque ferma ses portes, laissant une énorme vague s’engouffrer dans les portes de sorties. Alors nous repartîmes tout les deux chez moi, dans ma suite qui me sert d’appartement. Une fois la porte refermée, nous passions le reste de la nuit à se donner l’un à l’autre, sans échanger une seule parole, simplement des soupires, des râles et autres. Et une fois le jour levé, il était temps pour lui de repartir à son travail. Je décidais donc d’en profiter, pour aller rendre visite à mon frère et ma sœur Bella que je n’avais pas vu depuis une semaine. L’embrassant avant qu’il ne passe la porte, je lui souriais et le laissait partir tout en enfilant une robe plus fluide et légère que ma robe de satin bleu marine. Je pris mon sac à main et sortis de la chambre en direction du hall d’entrée quand soudainement une voix me prise par surprise. Le souffle court, je me retournais lentement. C’était Alec, Alec Volturi. Un nom que je méprisais tout comme les membres de cette famille infâme qui avait brisé mon bonheur. Mon visage se transforma comme par magie. Mes traits s’endurcirent et mes yeux le fusillaient sur place.

- Je n’ai même pas une minute de mon éternité à t’accorder

Et je n’avais vraiment pas envie de lui parler, pas même de lui accorder de l’importance. Je connaissais l’image que les gens avaient de lui, je connaissais son incroyable talent de charmeur et de dragueur et je connaissais surtout son don pour l’avoir affronter par le passé. Et il était hors de question que je lui accorde ne serais ce qu’une micro seconde. Je le haïssais tout comme les autres membres de sa famille et je haïssais par-dessous tout la personne.

Lui passant devant en le bousculant, je pris la direction de la grande porte sans me retourner. Je savais qu’il allait me suivre, c’était tellement évident mais je n’avais pas l’intention de lui donner cette chance. Arrivée dans la rue, je me précipité vers la route levant la main en l’air.

- Taxi !

Aussitôt dit aussitôt fait, la voiture s’arrêta devant moi. Je pris la poignée et ouvris la portière avant de me jeter dans le véhicule sans prendre la peine de regarder où ce Volturi était.

- Je vous dépose où Mademoiselle ?
- A la quinzième svp et rapidement.

Je sortis un billet de mon sac à main et l’agita sous le nez du chauffeur.

- 100 dollars pour cinq minutes ça vous suffira ?

Lui adressant un sourire charmeur, je le vis soudainement mettre le contact et enclencher la vitesse. Je tournais la tête vers la vitre et chercha du regard cet homme dont le charme ne me laissait pas indifférente.

Une fois dans la voiture, et que celle ci avait enfin pris la route, je ne pris pas la peine de me retourner. A vrai dire je n'avais aucune envie d'accorder de l'importance à cet homme que je méprisais. Et je me demandais même comment les filles pouvaient tomber raide folle de lui. Pour moi il était tout à fait banale, il n'avait pas le détail qui faisait que c'était l'homme en or, non rien quoi que... bon j'avoue peut être un visage assez attirant mais rien de plus. Bref, je ne vais pas m'attarder sur des détails sans importance, maintenant que j'avais réussi à lui échapper je n'avais certainement pas envie de le revoir.
Le voyage me semblait être une éternité, et la joue collée contre la vitre, je me rendis compte qu’il y avait erreur sur la destination car la rue que j’avais demandé devait être à deux pas de maison et non pas dans cette rue luxueuse.

- Svp Monsieur, ce n’est pas l’endroit que j’avais demandé

La voiture s’arrêta, et je me figeais stupéfaite.

- Monsieur, s’il vous...

La porte s’ouvrit et je tombais nez à nez avec lui. Je le regardais le souffle coupé et tétaniser. Comment avait-il pu me suivre, ou plutôt comment avait-il pu conduire mon taxi. Le regardant méprisante tout en l’écoutant à peine, je pris la poignet de la porte et la tira vers moi. Elle se referma dans un claquement assourdissant à en faire trembler les tôles. Je savais que ça ne servait strictement à rien et qu’en une seconde, elle allait être ouverte à nouveau, la vitesse étant l’une des qualités irréversible des vampires sauf si je… je me déplaçais de l’autre coté aussitôt et sorti de la voiture du coté rue. Évitant une voiture au passage qui klaxonna comme une malade, je me précipitais au cœur du trafic afin de rejoindre l’autre coté de la chaussé, slalomant entre les véhicule. Je me retournais et ne le vis plus derrière moi pendant ma course folle et une fois le pied posé sur le trottoir d’en face, je ne pus m’empêcher de regarder autour de moi, histoire de voir s’il ne m’avait pas à nouveau suivis.

Mais que me voulait-il ? Pourquoi cet homme me poursuivait alors qu’il savait pertinemment que je le détestais plus que tout ? Je n’aimais pas les Volturis après ce qu’ils nous avaient fait et je les détestais pour leurs idées sombre et sournoise. ET j’étais certaine que j’allais tomber dans un piège. J’étais méfiante, et encore plus de lui bien que son regard avait faillis me faire perdre mes moyens. Mais il n’était pas là, et je soufflais soulagée. Avançant sur le trottoir, je me dirigeais je ne sais ou dans un des quartiers les plus magnifique de la ville. A la fois pensive et sur mes gardes, je marchais rapidement tout en essayant de garder une allure qui apparaisse normale pour un humain et plus j’avançais plus je savais qu’il allait ressurgir je ne sais où. Je tournais la tête de gauche à droite, de bas en haut, à vrai dire de tout les cotés et soudainement une réflexion me frappa. Pourquoi n’avais je pas de vision concernant ses intentions ?

Car d’habitude, j’avais des visions constamment, surtout si le danger était en cours. Et là, j’étais en pleins dedans, qu’il en s’agisse d’un ou pas. Fronçant les sourcils pensive, je m’arrêtais en pleins milieu d’un passage piéton perdue dans mes pensées. Je trouvais cette situation tellement surprenante, je dirais même apaisante que j’en oubliais ce que je faisais, ou et pourquoi je fuyais. J’en oublias même l’endroit où je m’étais arrêtée et n’entendis pas les klaxons d’un camion qui m’arrivait droit dessus.